010/22.25.13

L’incursion du bio sur le marché funéraire

Lorsque le bio pointe le bout du nez dans le marché des morts, c’est le business modèle des entreprises classiques qui s’en retrouve bousculé. Sans compter les économies que ce modèle vert engendre. La mort écologique et low-cost s’est d’ailleurs déjà matérialisée en France avec le « cimetière naturel » de Souché, concrétisé par la ville de Niort (Deux-Sèvres).

Le premier « cimetière naturel » qui a été inauguré en France en 2014 est un espace ouvert à toutes les confessions. Semi-sauvage, l’endroit contraste avec le cimetière classique qui le jouxte. Fini les pierres tombales en granit, les stèles, le béton et bonjour les espaces nature où les proches des défunts peuvent se recueillir auprès de leurs morts, à l’ombre d’un tilleul.

Minimiser l’empreinte écologique et créer un lien entre les défunts, les visiteurs et la nature : voilà l’esprit insufflé par ce type d’espaces.

Avec l’éclatement de la cellule familiale et le fait que les proches des défunts ne vivent pas nécessairement à proximité du lieu d’inhumation, les habitudes funéraires ont évolué. Fini les concessions perpétuelles et le granit tout droit importé de Chine. Qu’en feront les différentes autorités locales, en termes de recyclage, si les concessions ne sont pas renouvelées ? A l’heure où l’on incinère à tour de bras et où pullulent les columbariums, inévitablement les autorités belges devront envisager des pratiques vertes en la matière.

A Souché, les concessions oscillent entre 15 et 30 ans et coûtent entre 1.500 et 2.500 euros. Sans perdre de vue qu’il faut adhérer à une charte bien précise : pas de pierre tombale, un pupitre d’une trentaine de centimètres en calcaire local, une inhumation en pleine terre, fini les cuves bétonnées.

Sans compter que les linceuls et les habits des défunts doivent être constitués de fibres naturelles et que tout soin chimique en vue de conserver les corps, effectués par les thanatopracteurs, sont proscrits. Le bois des cercueils ne peut être traité et tout vernis utilisé ne doit pas contenir de solvants.

Et forcément, toutes les fleurs qu’apportent les proches des défunts doivent être naturelles.

La voie royale à l’inhumation verte semble être bel et bien ouverte, ouvrant les portes de l’innovation, à l’instar d’Anna Citelli et de Raoul Bretzel qui ont planché sur un cercueil biologique et biodégradable, ayant la forme d’un œuf et servant de « graine » pour : un arbre. Ainsi, au lieu des traditionnelles rangées de tombes, prendront place des rangées d’arbres.

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